Qui n’a jamais rêvé de changer de vie ? Qui n’a jamais imaginé de quitter un poste salarié pour se lancer dans une aventure entrepreneuriale ? Quitter le salariat pour devenir entrepreneur, consultant, coach, slasher… est-il synonyme de liberté et de bonheur personnel ?…
Pour moi qui n’ai jamais voulu trancher entre salariat et entrepreneuriat, et qui navigue avec bonheur entre les deux, cumulant des fonctions de direction générale salariée et des accompagnements de dirigeants… ce n’est pas si simple…
Mais ce qui est certain, c’est qu’Entreprendre, c’est agir !
J’ai interrogé une amie entrepreneure, dont j’admire depuis longtemps l’énergie positive, les expertises commerciales et l’optimisme, et dont je partage les convictions humanistes…
Frédérique Genicot prend le parti de l’indépendance et transmet son expérience dans un guide déjà devenu incontournable : « Adieu salariat, bonjour la liberté ! ».
Je vous propose de découvrir ses propositions en lisant notre échange « de Frédérique à Frédérique »… Peut-être vous transmettra-t-elle sa passion entrepreneuriale ?
Frédérique, qui es-tu ? Qu’est-ce qui te porte dans la vie ?
Je suis née en Belgique, je vis en France depuis 20 ans. Je suis consultante en stratégie commerciale. Economiste de formation, ex cadre dirigeante, j’accompagne depuis 2006 des dirigeants de PME et indépendants dans l’acquisition de nouveaux clients. En 2017, j’ai lancé MeDoWe, qui, autour d’événements, rassemble des consultants, des coachs. Enfin, l’écriture fait partie de mon ADN. Un blog, d’abord et maintenant, un livre !
Ce qui me porte, c’est de faire bouger les choses, j’aime penser et faire. L’entrepreneuriat est un merveilleux terrain de jeu. Enfin, j’aime transmettre, faire grandir l’autre.
Pourquoi écrire ce livre ? Pourquoi ce thème ? Pourquoi ces 5 voies de reconversion ?
J’ai choisi l’entrepreneuriat il y a 14 ans. Ce livre, c’est ce que je souhaite transmettre à celles et ceux qui ont envie de se lancer. J’ai rassemblé dans ce livre ce que j’appris, mes méthodes, mes outils. J’ai donc choisi les voies de reconversion que je connais le mieux.
Ce livre traduit aussi ma vision de l’entrepreneuriat. Retrouver une forme de liberté, ce qui fait sens pour soi et surtout, en vivre. Trouver des clients, prospecter, vendre, c’est le nerf de la guerre quand on entreprend.
En quoi le fait de quitter le salariat serait une liberté ? Ne serait-ce pas simplement d’autres types de contraintes ?
Entreprendre pour moi, c’était retrouver l’action et donc, une forme de liberté.
On n’est jamais vraiment libre. On ne doit plus des comptes à un patron. Le juge de paix, c’est le client, c’est lui qui vous paie. Il faut apprendre à gérer les demandes, à oser dire non.
Est-ce à dire que dans le salariat, il n’y a point/plus de sens ?
Non ! Tout le monde n’est pas fait pour l’entrepreneuriat. Retrouver du sens dans sa vie professionnelle est aussi possible dans le monde de l’entreprise comme salarié. Cela passe surtout par un questionnement profond sur ses motivations, ses besoins, ses envies profondes.
Quels sont les objectifs du livre ?
Transmettre, donner les clés pour construire un projet et réussir son lancement. J’aime expliquer simplement les choses et ensuite, motiver les lecteurs à faire un premier pas. Ce sont les différents modes d’emploi qui sont présents dans le livre. Je partage aussi mes astuces personnelles !
Quels sont les défis majeurs auquel on fait face quand on veut se lancer dans une activité indépendante ?
Pour les consultants, c’est apprendre à parler d’eux. Ce sont des experts, et ils pensent que les clients vont venir vers eux. Ils doivent être présents là où se trouvent leurs futurs clients, et notamment sur les réseaux sociaux.
Pour les coachs, c’est de proposer une spécialisation plutôt que d’être généraliste. Un cible, une niche, surtout, dans un monde où le nombre de coachs explose !
Pour les slasheurs, c’est d’assumer cette pluriactivité, d’identifier ce fil rouge qui relie toutes les activités.
De manière générale, ce n’est pas l’idée qui compte, c’est l’exécution. Etre focus ! Tester, mesurer, avancer, et ensuite, creuser son sillon.
Quels sont les risques majeurs d’échec ?
On crée une offre pour répondre à un problème qu’on a rencontré. C’est un bon début. On oublie de vérifier s’il y a un marché, on va, alors, passer beaucoup de temps à éduquer des prospects sans que les ventes suivent. Découvrir des concurrents est plutôt un bon signe, cela signifie que des personnes sont prêtes à payer pour ce que vous offrez.
J’ai renoncé à la perfection. J’ai appris à me confronter au marché le plus rapidement possible. Cela évite des investissements importants et inutiles. Les choses se passent rarement comme prévu, on a de bonnes surprises, et, parfois, on se plante !
Comment éviter l’ennemi de l’indépendant : la solitude ?
Etre bien entouré. Personnellement, j’ai autour de moi une dream team. Des femmes et des hommes que j’ai rencontrés au fil de mes expériences professionnelles. Ils sont présents, ils m’écoutent, et parfois, me donnent leur avis en toute bienveillance. Souvent, exprimer les choses me permet de voir la solution, de la rendre visible, lisible.
Certains entrepreneurs choisissent de rejoindre un réseau. C’est un démarche intéressante si on a bien identifié en amont l’objectif recherché. On cherche des clients, on peut aussi souhaiter se former ou simplement échanger. Pour être au bon endroit, il faut mieux savoir pourquoi on est là.
Y-a-t-il un âge pour se lancer ?
Non. Les plus jeunes se posent, peut-être, moins de questions, et foncent. Les plus âgés peuvent capitaliser sur leur réseau professionnel. Entreprendre, c’est extraordinaire et ingrat. Tout le monde commence en grattant la terre…
Comment tenir sur la durée ? Rester motivé quand les débuts sont difficiles ?
Bien gérer son énergie, c’est le secret. Le sommeil, l’alimentation. J’ai appris comment me ressourcer, recharger mes batteries. La nature, le vert, la marche, le silence sont mes amis. Durant ces 13 ans, j’ai connu des moments difficiles, la vie ne s’arrête pas, et parfois, il faut composer avec les décès, la maladie. L’entourage est important, et on apprend à se reconnecter avec son moteur intérieur. Certains parlent du WHY, le pourquoi. Entreprendre est une incroyable école de développement personnel.
Comment savoir quelle voie est la nôtre ? quel sera le chemin qui répondra à nos talents personnels ? Comment ne pas se tromper de voie ?
Apprendre à s’écouter, à connaître aussi ses biais. Je rencontre beaucoup de personnes. Chaque semaine, m’offre son lot d’opportunités. Tout choisir, dire non ? Souvent, en fin de semaine, je prends du recul, je regarde ce qui s’est passé comme si j’étais au théâtre. J’ai une question magique : qu’est-ce que je n’ai pas voulu voir ?
On se trompe souvent, et parfois les chemins de traverses sont riches d’enseignements, ils font aller plus vite plus tard. Je suis une optimiste, je tire du positif de chaque situation.
Un conseil à la communauté d’Ambitieuse pour l’entreprise ?
Nous sommes les 5 personnes que nous fréquentons le plus. J’invite les membres de la communauté à prendre du recul et réfléchir à celles et ceux qui les entourent. J’ajouterai que nous sommes ce que nous pensons. Souvent, je laisse les pensées défiler, je me concentre sur ma respiration, je suis dans le présent. Le pire n’est jamais certain, le meilleur à venir. Je n’arrête jamais de rêver et de visualiser mes projets.